Mieux manger en 6 étapes

Si vous trouvez que ce blog commence à ressembler à du grand n’importe quoi, je vous arrête tout de suite : je suis bien d’accord avec vous. Après avoir abordé la question du vote et de son contraire l’abstention, après avoir épilogué sur les grands principes éthiques qui devraient régir notre vie sexuelle, me voilà de retour avec un de ces articles bidons sur le nouveau régime miracle qui vous garantit de perdre 60 kilos en 2 semaines… Mais que se passe-t-il donc ?!

Bon, plus sérieusement, à ma petite échelle je n’y vois pas vraiment d’incohérence. Mais suis-je une fille cohérente ? Je ne peux pas vous dire, j’attends encore le résultat des tests.

La logique de ce blog (car elle existe) est de vous proposer des pistes de changement pour rendre le monde plus beau. Et le panel de ces pistes est aussi large que le monde est moche, autrement dit : infini.

Donc si d’un côté on parle de couple, de l’autre de politique et d’un autre encore d’alimentation, n’y voyez pas d’incohérence, ce sont juste quelques domaines (parmi tant d’autres) qui nécessitent que l’on s’en préoccupe sérieusement si on veut faire un peu bouger les choses.

Bon, en revanche si vous vous attendez à ce que je vous propose le régime miracle anti-graisse, anti-calorie, anti-bourrelets, anti-cellulite, anti-tout, vous allez être déçus. Et si vous vous attendez à perdre très vite beaucoup de kilos, vous risquez encore une fois d’être très déçus. Je ne crois pas du tout à ces approches, je doute fortement qu’elles marchent à court terme et je pense même qu’à long terme elles sont plutôt contre-productives, voire destructrices et décourageantes.

Non, moi ce en quoi je crois, ce ne sont pas en des objectifs inatteignables et des changements radicaux mais en des changements progressifs, aux vertus de la patience, en l’adoption de nouvelles habitudes durables impliquant une réelle transformation.

C’est pourquoi la « méthode » que je vous propose (appelons-la comme ça même si ça ne me plait pas beaucoup) se décompose en 6 étapes, qui elles-mêmes s’étalent sur… 6 mois.

Non, pas trois mois, SIX MOIS bande de nouilles.

Alors oui, je sais, six mois, c’est long. Très long. On n’en voit pas le bout à vrai dire. Nous, ce qu’on veut, c’est tout changer maintenant. On ne veut pas attendre six mois pour avoir une meilleure alimentation, être en pleine forme et avoir le corps de Shakira/Ryan Gosling.

 

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Ahuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu 😛

Mais faites-moi confiance. Vraiment. Parce que non seulement dans six mois, si tout va bien (c’est-à-dire si vous suivez mes conseils) vous aurez adopté une alimentation beaucoup plus saine mais surtout vous l’aurez fait sans même vraiment vous en rendre compte; vos nouvelles habitudes seront ancrées en vous et seront devenues des automatismes auxquels vous n’aurez plus à réfléchir. Vous mangerez sainement sans y songer et sans avoir l’impression de vous priver de quoi que ce soit, pour toujours !

Franchement, 6 mois face à l’éternité (oui car en plus, vous vivrez éternellement…), ça parait soudain bien peu de temps non ? 😉

Ma « méthode » miracle réside dans la force de l’habitude. Elle m’est venu à l’esprit à la suite de la lecture d’un article de Mark Manson (un super bloggeur de développement personnel que je vous invite à découvrir) (bémol : ses articles ne sont disponibles qu’en anglais) sur la différence entre objectifs et habitudes et en gros, pourquoi ces foutues résolutions de nouvelle année, ben on arrive jamais à les tenir.

Je vous explique en trois mots ce que j’en ai retenu.

On a tous toujours tendance à se focaliser sur des objectifs de long terme (« Je vais perdre 10 kilos d’ici 3 mois », « Je vais économiser 10000 euros cette année ») plutôt que sur des changements immédiats d’habitudes (« Je vais manger des légumes frais à tous les repas », « Je fais faire un virement automatique sur mon Livret d’épargne toutes les semaines ») parce que se fixer des objectifs est, dans l’immédiat, plus attirant, plus excitant, plus stimulant. Nous visualisons à l’avance le résultat et cela nous motive fortement, dans un premier temps en tous cas. A l’inverse, changer ses habitudes parait rasoir et infructueux. Il n’y a pas vraiment d’objectif car celui-ci découle naturellement des changements quotidiens que l’on aura laborieusement mis en place. Il devient juste un effet secondaire et soudainement, cela a l’air beaucoup moins stimulant.

Et pourtant les recherches montrent qu’à long terme, il est bien plus productif de se concentrer sur construire de nouvelles habitudes plutôt que de se fixer des objectifs lointains. Notre temps, notre énergie, notre motivation sont limitées et tôt ou tard ils s’épuisent et nos buts nous semblent soudain de plus en plus inatteignables. A contrario, si on investit ce temps, cette énergie, cette motivation dans la construction de nouvelles habitudes, celle-ci deviendront des automatismes. Après un temps (une trentaine de jours d’après certaines recherches en fonction évidemment des habitudes et des personnes), la chimie du cerveau change et manger 5 fruits et légumes par jour ou se lever pour aller courir deviennent quelque chose de naturel et non plus un effort à fournir.

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Donc, en intégrant pas à pas de nouvelles habitudes alimentaires plutôt que de changer radicalement de régime, vous vous engagez sur un processus bien plus efficace que celui proposé par le énième régime miracle.

Je pars donc sur une base de six mois, avec de petits changements à mettre en place tous les mois. Libre à vous d’adapter mais je vous recommande sincèrement d’y aller doucement pour ne pas vous décourager. Ne passez à l’étape suivante que si la précédente est bien intégrée et vous parait complètement naturelle.

Quid « mieux manger » ?

Ah oui avant de s’y mettre il faudrait peut-être définir ce que j’entends par « mieux manger »…

Alors donc. Je ne vous fais pas un topo sur l’alimentation végétale mais sachez qu’elle va être à l’honneur dans cet article. Si vous êtes (encore) complètement réfractaire, shame on you vous feriez mieux de passer votre chemin… L’idée n’est pas de vous faire complètement arrêter viande, produits laitiers et œufs à tout jamais si vous ne le souhaitez pas mais de reconnaître qu’une alimentation la plus saine possible fait la part belle à tout ce que Mère Nature a à nous offrir en faisant le plein de fibres, de vitamines, de minéraux et d’antioxydants sans ingérer cholestérol et acides gras saturés à outrance et sans se carencer pour autant en protéines, calcium et fer.

Je ne rentre même pas dans des considérations éthiques parce que d’une part le sujet est suffisamment rabattu en ce moment (et que vous pouvez lire mon article sur le sujet ici) et que d’autre part, l’idée ici est de se concentrer sur le volet « Santé », autrement dit mieux manger pour être en meilleure santé, être en meilleure forme, perdre éventuellement quelques kilos, être bien dans son corps et dans sa tête, en gros.

Voilà, je ne vous incite en aucun cas à abandonner totalement votre hamburger ou votre plateau de fromages mais je vous invite dans un premier temps à plutôt ajouter de nouveaux aliments avant d’en limiter d’autres peu à peu. C’est bon, on reste copains ? 🙂

Bon, alors j’arrête mon topo et je passe au concret !

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1ère étape : Des légumes à tous les repas

Ça parait tout simple et pourtant je suis assez certaine qu’une grande partie d’entre vous est loin de manger trois véritables portions de légumes par jour. Quand je dis portion je parle d’un vrai truc significatif. La feuille de salade en déco, la cuillère à soupe de sauce tomate dans les pâtes ou les trois tranches de concombre dans le sandwich, ça ne compte pas ! Faites le test sur une semaine : comptez combien de repas sans légume vous mangez et vous verrez (ah oui et la patate n’est pas un légume hein !).

Je pense que le plus simple dans un premier temps, et surtout si vous cuisinez peu, pour intégrer des légumes à chaque repas c’est de les cuisiner en entrée, en soupe l’hiver, en crudité l’été (ou l’inverse). En plus, c’est vite fait. On coupe, on cuit dans de l’eau et on mixe ou on mélange tout avec une petite vinaigrette et hop, c’est prêt. Préparez-vous de grandes quantités de soupe pour la semaine, râpez-vous un saladier entier de carottes ou de céleri, faites cuire 3 ou 4 betteraves rouges à couper et à assaisonner avant chaque repas, faites le plein, selon la saison, de tomates, de concombre ou d’avocats, ayez toujours de quoi faire une salade en accompagnement dans votre frigo (feuilles vertes, endives, chou rouge ou blanc…).

Une autre astuce est d’avoir des légumes rapides à préparer, surgelés ou en conserve (conserve en verre si possible parce que l’alu, c’est un peu dégueu) mais bon, rien ne vaut le frais et le cuisiné maison 🙂

Et sinon, pensez ratatouille, gratin de chou-fleur, de brocoli ou de chou de Bruxelles (SI, C’EST BON), petits pois, haricots verts, purée de courge, de céleri ou de carotte, gaspacho, poivrons farcis, curries de légumes, sauces aux champignons, poireaux, oignons… Bref, il y a mille et une façons de manger des légumes à tous les repas, il suffit d’en prendre l’habitude.

Concernant le petit-déj… Pourquoi ne pas tenter de relever le défi d’y intégrer des légumes. Bon, pas en avalant de la choucroute tout en regardant le soleil se lever mais il est assez facile de mangez des légumes au petit-déjeuner, notamment en se préparant des smoothies à base de fruits et de légumes (qui, de plus, feront baisser l’indice glycémique de votre repas, vous permettant de vous sentir rassasié plus longtemps).

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Exemple de légumes à smoothie : les feuilles vertes (épinards, kale, mâche), courgette crue, concombre, céleri branche, avocat, betterave cuite (ou crue), carotte, courge cuite (ou crue), etc. A mixer allègrement avec bananes, poires, pommes, kiwis, baies, jus de citron ou d’orange, lait (végétal ou non), chocolat en poudre, fruits secs, purée d’oléagineux, beurre de cacahuète… Eclatez-vous !

(Pour les débutants, plein de recettes de smoothies sympas ici).

Et sinon, mettez des épinards, des champignons ou des tomates dans vos œufs brouillés du matin, confectionnez-vous des wraps aux crudités, cuisez un bon gros cake salé aux olives et aux tomates séchées, faites vous des petits déj libanais avec du caviar d’aubergine, indiens avec des samosas végétariens ou asiatique avec une soupe de nouilles aux légumes. Soyez créatifs!

Enfin sachez qu’il est très facile également d’intégrer des légumes dans les desserts, gâteaux et gourmandises… Mais c’est une autre histoire.

Ça y est, vous ne concevez plus un repas sans un tiers de verdure dans l’assiette… ? Alors on passe à la suite !

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2ème étape : Des fruits, plein de fruits tous les jours

Celle-là est plutôt fastoche, quoique. Une fois de plus, combien sommes-nous à passer des journées entières sans manger de fruits alors qu’avec les légumes, ce sont nos meilleurs alliés vitamines, fibres, minéraux et antioxydants, bref, nos alliés santé, et que, contrairement à certaines idées reçues, non, les fruits ne font pas grossir et la plupart d’entre eux ont en fait un indice glycémique faible.

Donc hop hop hop, pendant un mois, on prend l’habitude de manger trois portions de fruits par jour. Par portion, j’entends ce qui tient dans la main : une pomme, une poire, une pèche, deux prunes, deux gros abricots, un gros kiwis ou deux petits, deux clémentines, une poignée de framboises, de mûres, de cerises… Got it ?

Et bien sûr on en fait des desserts : des gâteaux, des compotes, des crumbles, des sorbets, des tartes, des muffins, des smoothies, on se presse des oranges et des citrons, on boit de l’eau de coco, on met du lait de coco dans ses plats (en remplacement de la crème fraiche) et tout le toutim !

On n’oublie pas les fruits séchés non plus : dattes, pruneaux, figues, abricots à fourrer dans le sac et à picorer à toute heure du jour (et de la nuit). Et pourquoi ne pas en faire des crufitures pour le petit-déjeuner ?

Enfin, on se met également aux fruits à coque : amandes, noisettes, noix de cajou, de Grenoble, de macadamia, du Brésil, cacahuètes, pistaches… Allez-y, ça ne fait pas grossir (sérieusement) ! Au contraire, les fruits à coque ont un index glycémique bas et 85% des graisses qu’ils contiennent sont polyinsaturées ou mono-insaturées, autrement dit excellentes pour la santé. Ce sont les bons gras, ceux dont notre corps à besoin pour nourrir ses cellules et lui permettre de lutter contre le cholestérol et les maladies cardio-vasculaires. D’ailleurs des études montrent que les boulotteurs de fruits à coque sont nettement moins sujets à l’obésité et aux maladies associées (diabète, hypertension…). Enfin, les fruits à coque sont extrêmement riches en minéraux comme le magnésium, le zinc, le cuivre, le phosphore et en vitamine E.

Donc finissons-en avec la mauvaise réputation de « grasses » que se trainent nos copines les noix et gavons-nous ! En plus, elles sont très rassasiantes et permettent de combler une fringale en un rien de temps alors pourquoi s’en priver ?

3ème étape : Du cru à chaque repas

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Si vous avez intégré les étapes 1 et 2 il y a de bonnes chances que vous mangiez déjà un peu, voire beaucoup plus d’aliments crus qu’avant. En particulier pour les fruits. Mais il n’y a pas que les fruits et les légumes. Plein d’autres ingrédients crus peuvent être facilement intégrés à votre alimentation. Je vous en dresse une petite liste non-exhaustive :

  • Oléagineux (tous les trucs qui produisent de l’huile) et fruits à coque : amandes, noix, pistaches, cacahuètes, sésame, (tout cela existe aussi sous forme de purée ou de « beurre »), noix de coco sous toutes ses formes (eau, huile, lait, crème, copeaux) ;
  • Graines : de tournesol, de citrouille, de lin, de sésame, de chia, de sarrazin…
  • Graines germées (un petit article passionnant sur la question) ;
  • « Laits » végétaux (pas tous !) : coco, amande, cajou… A faire soi-même ou non ;
  • Fruits et légumes frais ;
  • Fruits et légumes secs (dattes, figues, pruneaux, tomates séchées…) ;
  • Certaines racines comme le gingembre, le curcuma…
  • Huiles pressées à froid ;
  • Herbes fraîches ;
  • Épices ;

Le crudivorisme est un monde alimentaire à lui tout seul et je commence à peine à l’explorer (attention je ne dis pas que je vais m’y mettre à 100% et je récuse fortement tous les dogmes prétendant que manger cru guérit le cancer et que manger cuit c’est manger des aliments « morts » qui souillent notre organisme).

Pourquoi manger cru ? Parce que les aliments crus sont bien plus riches en vitamines que les aliments cuits, que manger cru signifie faire le plein de nutriments et que beaucoup de composés présents dans les aliments sont hélas détériorés par la cuisson (même si ce n’est pas vrai pour tous les modes de cuisson et pour tous les aliments mais en gros). Sans passer au 100% cru, intégrer du non-cuit à son alimentation ne peut être que bénéfique.

Partez sur la base de 3 portions par jour. Par exemple :

  • Un smoothie ou des fruits frais au petit-déjeuner (ou de la crufiture);
  • Des crudités, une soupe crue ou des graines germées avec votre déjeuner ou des pâtes au pesto à base de basilic frais ou de tomates séchées;
  • Une poignée de noix ou un verre de lait végétal dans l’après-midi ou le soir.

4ème étape : Troquez pâtes, riz et pain contre céréales et légumineuses

Une autre grande découverte que j’ai eu le plaisir de faire en devenant (quasi) végétalienne, c’est la diversité du monde des céréales et légumineuses – ou comment définitivement clouer le bec à tous les petits génies de la barbaque qui vous demandent encore avec un rictus narquois: « Mais vous mangez quoooooiii à part de la salade verte? » (sic)

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Même si je reste une inconditionnelle des spaghettis et du riz basmati, je n’en mange plus qu’une à deux fois par semaine. Alors je mange quooooiiii? Ben des lentilles (vertes, corail, jaunes), des pois (chiche, cassés…), des haricots (rouges, blancs, noirs), du soja (si! et même du tofu figurez-vous), du millet, de la quinoa (boooouuuuh c’est pas local je sais mais c’est trop bon), du sarrazin, de l’avoine, du tapioca et du pain à toutes sortes de farines. Bref, c’est le moment d’aller faire un tour dans le rayon « vrac » du magasin bio du coin…! (en plus vous vous en tirerez en payant autant qu’au franprix, voire moins).

Contrairement à ce que l’on entend couramment dans les milieux carnophiles (je ne sais pas si ce mot existe mais OSEF), non les hommes n’ont pas toujours mangé de la viande, ou sûrement pas tous les jours. Pendant des millénaires, céréales et légumineuses constituaient LA source de protéines de leur alimentation. Pauvres en graisses et riches en glucides complexes, en minéraux (fer, magnésium, calcium…) et en vitamines, les légumineuses et les céréales répondent à elles-seules à un grand nombre de nos besoins nutritionnelles. Leur haute teneur en fibres en font des aliments à fort pouvoir rassasiant et leur index glycémique faible leur donne une place de choix dans le cadre d’un régime amaigrissant (l’index glycémique – dont j’ai parlé plusieurs fois – c’est ce qui mesure le pouvoir d’un aliment à faire fluctuer le taux de glycémie dans le sang via l’action de l’insuline, l’hormone du stockage. En gros, plus l’index glycémique d’un aliment est faible, moins il provoquera de pic d’insuline, et moins vous stockerez de graisse).

Donc non et non, céréales (complètes) et légumineuses ne font pas grossir. Ils apportent à votre corps les calories dont il a besoin pour fonctionner correctement, ainsi que tellement de bons nutriments qu’on ne peut plus les compter. N’hésitez donc plus à en mettre partout et à les cuisiner de toutes les façons imaginables : soupes, curries, gratins, salades, chilis, purées (genre hummus), croquettes, hamburgers veggie and cie.

Pendant quatre semaines, partez à la découverte de ces petits grains magiques. Chaque semaine, forcez-vous à acheter trois céréales ou légumineuses que vous n’avez pas l’habitude d’acheter et à les cuisiner. Pour ce faire, je vous laisse explorer la richesse de l’Internet Mondial. Je ne vais pas non plus vous faire tout le boulot, hein ! 🙂

5ème étape : Réduire (ou arrêter) la viande

Vous la voyiez arriver ? 🙂

Elle ne vous fait peut-être pas plaisir mais elle est incontournable. Une alimentation saine, c’est une alimentation pauvre en produits carnés, c’est indiscutable. Je ne dis pas que manger de la viande n’est pas un plaisir (pour certains), mais question santé, on repassera.

Même si la viande contient un bon nombre de nutriments dont notre corps a besoin, d’une part ces nutriments sont également présents en quantité suffisante dans une diète végétale diversifiée et équilibrée et d’autre part, ces nutriments viennent avec un certain nombre d’autres apports dont on se passerait bien : graisses saturées, cholestérol, antibiotiques, hormones, plastiques (notamment dans les poissons)… sans compter les zoonoses, les maladies transmises à l’homme par les animaux d’élevage industriel (salmonelle, SRAS, grippe aviaire, vache folle et autres joyeusetés).

De nombreuses études établissent des corrélations entre une consommation excessive de viande (et autres produits d’origine animale) et des maladies telles que le diabète, l’obésité, certains cancers et les maladies cardiovasculaires (qui restent quand-même la première cause de mortalité dans les pays développés… c’est-à-dire les pays dont le régime est essentiellement basé sur les produits animaux. Cherchez l’erreur).

Et encore une fois je n’évoque même pas les questions éthiques que posent les régimes riches en viande et en produits laitiers mais sachez, juste pour rappel, que l’actuel mode d’alimentation des pays riches cause un désastre environnemental terrible, une souffrance et un génocide animal sans précédent et a des répercussions sur l’ensemble de l’humanité, dont, rappelons-le, un tiers souffre de la faim ou de la malnutrition…

Voilà voilà…

Arrêter la viande du jour au lendemain lorsqu’on en mange tous les jours relève de la mission impossible. Mais encore une fois, l’objectif n’est pas de se dire qu’on veut définitivement avoir tout arrêté dans trois mois mais qu’on veut, ce mois-ci, commencer à en limiter sa consommation. La première semaine, on peut se dire que l’on n’en mangera qu’une fois par jour, sauf le week-end. Puis la deuxième, étaler ce « une fois par jour » jusqu’au week-end. La troisième, on peut tenter le coup de passer une semaine totalement végétarienne pour garder la viande pour le week-end (ce qui était souvent ce qui se passait chez nos grands parents et arrières grands-parents !). Enfin la quatrième semaine, on tente le 100% vég’ ! Et on voit ce que cela donne. Chacun son rythme, en fonction de votre motivation à arrêter les produits animaux.

Ne vous mettez pas à imaginer l’horreur que sera votre vie si vous arrêtez ou limitez drastiquement la viande et les produits laitiers ! Voilà encore un effet pervers d’imaginer le résultat à l’avance : l’image que vous vous en ferez sera forcément fausse. Tout comme, malgré tous vos efforts, vous n’aurez sûrement jamais le corps de Bradley Cooper ou de Beyoncé (sorry about that), manger essentiellement végétal ne fera pas du tout de votre vie un enfer, vous pouvez me croire 🙂

Voyez petit. Un jour après l’autre. Et le mois prochain, on verra…

6ème étape : Réduire (ou arrêter) les produits laitiers

Quoi ?! Arrêter la viande ne suffit pas, il faut aussi réduire ou arrêter le lait, la crème, le beurre et ***OH DEAR GOD*** le FROMAGE ?!

Ben… Vous faites comme vous voulez mais mon objectif étant ici d’écrire un article sur comment manger plus sainement, je ne vais pas vous mentir : les produits laitiers, niveau santé, c’est loin d’être le top.

Je sais, ce n’est pas du tout ce qu’on entend en général. Les sons de cloche en sont plutôt à nous répéter que les produits laitiers sont nécessaires pour avoir des os solides, que leur calcium est bon pour notre santé et qu’il faut plutôt en consommer trois fois par jour que pas du tout.

Hmm… Je ne vous fais pas un topo sur les influences des lobbys sur les médias et les politiques, hein? Eh bien le lobby du lait il est très TRÈS puissant. Donc pour avoir des infos objectives et fiables, ce n’est pas vraiment de ce côté-là qu’il faut se tourner.

Le premier article que j’ai lu sur le sujet est l’article No milk today, d’Antigone XXI, ma blogueuse végane fétiche, et dont je ne peux que vous recommander la lecture.

Qu’y apprend-on ? S’appuyant sur le rapport Campbell, une des études les plus importantes sur les rapports entre consommation de produits animaux et maladies, Antigone nous explique que le lait, en plus d’être très riche en graisses saturées difficiles à digérer et « fatigantes » pour l’organisme, est un aliment inadapté pour l’homme. Je vous copie-colle le paragraphe, ça sera plus simple :

« Boire le lait d’une autre espèce que la sienne signifie que l’on consomme un produit au code génétique inadapté pour la nôtre. En effet, les hormones contenues dans le lait sont des véhicules d’informations et elles transmettent à l’hypophyse du bébé (humain ou non) des informations spécifiques pour cette espèce particulière. La question est donc : les informations de croissance d’un veau d’une demi-tonne sont-elles les mêmes que celles d’un nourrisson de 3-4 kilos ? Pas vraiment… C’est cette même perturbation du mécanisme sensible du système hormonal qui est la cause de troubles de l’organisme qui peuvent se manifester sous la forme d’intolérances ou d’allergies. Plus grave encore, ces troubles peuvent participer au développement de maladies auto-immunes, elles-mêmes révélatrices de dysfonctionnements du système immunitaire. La responsabilité des produits laitiers dans le diabète de type 1 a été particulièrement bien étudiée et nous permet d’y voir plus clair. »

Je ne sais pas vous mais… moi ça me parle en fait. Je trouve ça assez logique.

En outre, lorsque nous grandissons et arrivons à l’âge adulte, nous perdons la quasi-totalité de nos lactases, les enzymes permettant de digérer le lait maternel dont nous avons besoin lorsque nous sommes bébés. La digestion des produits laitiers s’avère problématique pour les adultes et, à long terme, toxique pour l’organisme.

La question du calcium est par ailleurs un mythe monté de toute pièce et non, le lait ne rend pas les os solides. Les protéines animales contenues dans la viande et les produits laitiers sont très acidifiantes pour l’organisme. Cette acidité anormale est compensée par le corps par un élément : le calcium. Le corps, pour contrebalancer son acidification, doit mobiliser ses réserves de calcium et le puiser dans… les os ! Avec fractures et ostéoporose à la clé. Certes les produits laitiers contiennent du calcium mais leur consommation vide également notre corps de ses réserves naturelles en cet élément. On tourne en rond.

Bref, ça fait pas mal de raisons pour se mettre au lait de soja, au lait de coco, à la crème d’amande et au beurre de cacahuète vous ne trouvez pas ? 🙂

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Cette fois encore, commencez doucement. Pendant un mois, essayez les substituts végétaux au lait et à la crème. Dans la plupart des recettes, vous n’y verrez que du feu (faites moi confiance) ! Pour le beurre et le fromage, il est plus difficile de trouver des substituts intéressants mais rien n’empêche d’en limiter sa consommation petit à petit. Et puis un de ces 4, venez manger chez moi, je vous ferez des végan mac’n’cheese dont vous me direz des nouvelles 😉

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Ou alors vous essayez vous-même tiens! (suffit de cliquer sur l’image pour la recette)

J’espère que cet article vous aura plu et saura vous être utile si vous cherchez, dès maintenant ou un jour, à « healthyfier » votre alimentation. Sur ce, moi je vais aller acheter des lentilles du tofu fumé au bois de hêtre.

A bientôt les bonnasses en devenir.

 

 

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